Vers plus de coopératives d’habitat à Bruxelles
Les personnes qui vivent dans une coopérative d’habitat ne sont ni locataires ni propriétaires. La coopérative est propriétaire du logement. L’habitant achète des parts de la coopérative et est donc, en quelque sorte, un « copropriétaire ». Cela lui donne également un droit au logement, en échange d’un loyer mensuel abordable.
Coopérative d’habitat et logement social
Les coopératives de logement ont joué un rôle important dans l’émergence du logement social à Bruxelles. De nombreuses personnes connaissent sans doute les cités-jardins telles que Le Logis Floréal, mais il y en a d’autres. Ces dernières années, les coopératives d’habitat ont connu une recrudescence dans toute l’Europe.
En Allemagne et en Suisse, par exemple, le modèle est utilisé par des personnes qui gagnent souvent trop pour avoir droit à un logement social, qui recherchent une forme de vie collective et une forme de propriété non spéculative. Une politique gouvernementale favorable a permis aux citoyens de développer des projets de logement innovants et de qualité. Des villes comme Zurich, Genève, Hambourg ou Barcelone ouvrent la voie. Bruxelles, en revanche, est à la traîne.
Le modèle CLT, un potentiel pour les coopératives d’habitat
Le CLTB se concentre sur la construction de logements pour toujours abordables pour des ménages à faibles revenus. Les Community Land Trust partagent des valeurs essentielles avec les coopératives de logement, mais fonctionnent d’une manière différente. Le CLTB participe également à la politique bruxelloise en matière de logement social, ce qui signifie que ses logements ne sont vendus qu’à des personnes répondant à des critères de revenus. Pourtant, nous sommes régulièrement sollicités par des citoyens qui souhaitent mettre en place des projets de logements collectifs et non spéculatifs. Jusqu’à récemment, nous ne pouvions pas les aider.
Une recherche-action
Grâce au soutien de CERA, nous avons pu lancer un projet de recherche-action visant à favoriser la création d’un plus grand nombre de coopératives d’habitat à Bruxelles. La recherche-action s’articule autour de quatre axes.
- Une première étape est une étude dans laquelle nous examinons d’une part les obstacles à la création de coopératives d’habitat à Bruxelles et d’autre part, les facteurs de réussite des villes où de nombreuses coopératives ont vu le jour ces dernières années.
- Nous soutenons trois projets pilotes. Nous aidons trois groupes de citoyens qui ont des projets concrets de création d’une coopérative d’habitat à trouver un lieu approprié, le modèle économique et juridique pour la coopérative, etc.
- Une troisième piste consiste à étudier la meilleure structure pour permettre la création d’un plus grand nombre de coopératives d’habitat à Bruxelles. Pouvons-nous coopérer avec des coopératives existantes en Flandre, par exemple ? Et quel devrait être le rôle du Community Land Trust Bruxelles dans tout cela ?
- La dernière piste est celle du plaidoyer politique. Nous souhaitons rassembler, soutenir les citoyens qui pensent que Bruxelles a besoin de plus de coopératives d’habitat et formuler des propositions concrètes à défendre auprès des décideurs politiques. Ce mouvement de citoyens se réunit environ une fois par mois.
Le mois dernier, certains membres de notre équipe ont pu participer à un voyage d’étude à Genève pour apprendre comment ils ont réussi à augmenter la part des coopératives d’habitat sur le marché du logement à 5% du parc immobilier total en un temps relativement court. Un rapport de cette visite sera disponible prochainement.
Notre recherche-action se terminera en mars 2025. Mais se tiendront en juin les élections régionales. La Région bruxelloise a une opportunité pour réorienter sa politique de développement urbain et permettre la création d’un plus grand nombre de coopératives d’habitat proposant des logements pour toujours abordables pour personnes à revenus moyens.