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Portrait

Rézone et le CLTB : un nouveau partenariat très prometteur

En cette période de vacances, nous vous proposons de découvrir un de nos nouveaux partenaires : Rézone, un organisme qui vient en aide aux Bruxellois atteints de troubles mentaux. Ils s’installeront dans le local communautaire de Calico pour animer un « lieu de liens », c’est à dire un local de discussion pour ces personnes et le quartier. Nous remercions François Wyngaerden, coordinateur général de Rézone, d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions.

Rézone en une phrase, c’est quoi ?

Rézone est un réseau de service dans le domaine de la santé mentale actif dans le sud de Bruxelles, dont le but est de proposer une offre de soin complémentaire, cohérente et de se coordonner avec la communauté. Nous nous appuyons sur le choix des usagers et nous visons à l’intégration de nos usagers.

Quelle est votre zone d’action ?
En fait, il faut savoir qu’à Bruxelles, les soins de santé aux personnes atteintes de troubles psychiques sont répartis en un grand réseau régional subdivisé en 4 antennes.

Nous sommes l’antenne Sud. Nous nous occupons notamment de Saint Gilles, d’Uccle, de Watermael-Boitsfort et d’Ixelles.

 

Est-ce que vous pouvez nous parler des soucis de santé mentale des Bruxellois en temps de Covid-19?

Je préfère ne pas répondre directement : on est un réseau de service, facilitant la transition pour une offre de soin cohérente, mais nous ne sommes pas en contact direct avec la population et les usagers. Notre rôle n’est pas de mener des recherches épidémiologiques.

Je peux par contre vous parler de mon expérience personnelle avec des personnes ayant déjà été atteintes de troubles mentaux avant le COVID-19. Certaines de ces personnes ont pu vivre des difficultés à garder leur boulot, leur logement et leurs relations. Ils ont besoin de psy, de services sociaux, de logements,… Cette population là s’est donc trouvée face à des difficultés contrastées.

Il y a des gens qui avaient besoin d’une structure importante qui a été une mise à mal au niveau du suivi. Ça a entrainé une recrudescence dans les rechutes, dans les hospitalisations d’urgence,… Ça peut paraître étrange, mais il y a également des catégories de ces personnes qui se sont retrouvées plus tranquilles car elles étaient déjà plus isolées et n’ont plus d’obligations d’aller vers l’extérieur. C’était normal pour eux d’être isolés, ils se sont sentis comme tout le monde.

 

Comment conjuguer l’approche du logement social du CLTB avec votre organisme ?

Peut-être encore plus que celle du CLTB, l’approche de Calico (NDLR : un logement collectif intergénérationnel, promouvant l’égalité des genres et la mixité sociale) nous a paru particulièrement en phase avec notre conception du lieu de liens.

Nous souhaitons créer un espace communautaire ouvert à tous, sur le quartier et les habitants mais qui en même temps puisse être un endroit où des personnes qui ont une certaine fragilité puissent se sentir bien, acceptées et sans pression pour réaliser telle ou telle activité. Il est primordial pour nous de réaliser ce type projet avec pas seulement des personnes issues de la psychiatrie.

Calico est parfait dans cette optique puisqu’il y a déjà quelque chose de l’ordre d’une dimension collective. Ça nous importe vraiment car on veut faire en sorte à la fois que des gens qui ne connaissent pas la psychiatrie puisse s’ouvrir à des normalités différentes et que des personnes issues de la psychiatrie puisse avoir d’autres types de relations dans d’autres contextes non-associés à leurs troubles ou à leurs difficultés psychiques. Pour moi, c’est vraiment une chance d’avoir Calico parce que ça va vraiment grandement faciliter cette intégration au public.

 

Malgré votre enthousiasme, est-ce que vous voyez une difficulté dans ce projet?

La difficulté est liée à la nature même de cette opportunité : notre volonté de travailler en favorisant la rencontre. C’est un projet sur lequel on s’appuie sur une multitude de partenaires, on va organiser le lieu avec des tas de gens de ces différents services, pour assurer une permanence au sein du lieu. Cela va favoriser la collaboration, le lien, mais peut-être rendre plus complexe la gestion et l’organisation. Sur papier, ça peut être super, mais il va falloir que ça tourne. Est-ce que ça va prendre, ça reste à déterminer… Il faudra que les gens le fassent réellement vivre, ce beau projet.