Indépendance-Ransfort : le résultat de 4 années d’accompagnement
Initié il y a quatre ans, le groupe-projet Indépendance-Ransfort arrive doucement à une nouvelle étape. En 2021, après un peu plus de deux ans de préparation, les habitant·es ont emménagé. Depuis, l’accompagnement du CLTB et de l’asbl La Rue se poursuit mais pour se clôturer deux ans après l’emménagement, soit en février 2024.
A l’approche de la clôture de l’accompagnement, l’asbl Convivence et le Community Land Trust Bruxelles ont récolté les témoignages de 15 habitant·es.
Comme dans les autres projets, Indépendance est multiculturel. Si on regarde les lieux de naissance des 21 ménages, on constate qu’il y a 9 pays différents représentés. Et la première chose qui ressort des entretiens, c’est la réussite d’une belle cohésion sociale, que nombreux souhaitent vraiment souligner.
« Je me sens très bien dans mon logement, il a une belle superficie. J’apprécie la mixité, l’aspect cosmopolite du projet. »
Pour en arriver là, il y a eu tout un travail, basé d’abord sur la rencontre et la convivialité. Ne se connaissant pas, les futur·es voisin·es se sont réuni·es tous les deux mois.
« La première fois que j’ai rencontré mes voisins, c’était au cours d’un moment convivial que le CLTB avait organisé, une auberge espagnole. Nous avons constitué des groupes de travail. »
Les futur·es habitant·es se sont rencontré·es tous ensemble, pour avoir des nouvelles de l’évolution du chantier et pour aborder les caractéristiques du bâtiment, du quartier, de la copropriété et pour prendre des décisions collectives. Ces rencontres ont permis d’apprendre beaucoup de choses, et de déconstruire certaines inquiétudes. La visite de quartier a été particulièrement appréciée.
« La visite du quartier, avec André, m’a beaucoup rassurée car quand j’ai appris que le projet était implanté à Molenbeek, j’ai eu peur en raison de la mauvaise réputation du quartier. André connaissait bien l’histoire du quartier et il nous a expliqué beaucoup de choses. »
En parallèle aux réunions collectives, certain·es se retrouvaient en plus petits groupes, pour travailler sur une thématique particulière telle que l’énergie, le quartier, la salle commune, le règlement d’ordre intérieur.
« Avec les groupes de travail, on a appris à connaître d’autres personnes. Je n’ai participé qu’à un seul groupe de travail car sinon, c’était de trop mais il y avait les réunions en grand groupe où l’on recevait les informations provenant des autres groupes de travail. J’ai participé au groupe ‘énergie’ car c’était important pour moi de savoir comment diminuer mes consommations. »
Peu à peu, ce sont les questions autour de l’obtention du crédit, de la signature de l’acte de vente et des responsabilités liées au statut de propriétaire qui ont été abordées. Pour que tout le monde comprenne les enjeux, plusieurs réunions ont été organisées ainsi qu’une rencontre avec le notaire.
« Avant de signer, nous avons eu une réunion chez le notaire au cours de laquelle nous avons pu poser toutes nos questions. Ce fut pour moi l’occasion d’apprendre des choses sur le modèle d’achat CLT (revente, autres propriétés…) car c’est difficile de tout retenir à la première séance d’information. On retient certaines informations clés telles que le démembrement, le principe de la copropriété. Quand j’ai acheté, je ne savais pas qu’il y avait un accompagnement. »
Après les emménagements, c’est la deuxième phase de l’accompagnement qui a démarré. Une fois dans les lieux, les questions autour de la ventilation, de l’entretien de l’immeuble, du nettoyage des escaliers, ou de l’aménagement de l’espace commun deviennent beaucoup plus concrètes. C’est alors utile de revenir plusieurs fois sur certaines thématiques.
« Nous avons reçu une explication concernant le thermostat, la ventilation, l’utilisation de la chaudière ainsi qu’une farde explicative mais cela reste difficile à comprendre, il m’a bien fallu 2 ans. Le groupe WhatsApp est un très bon outil, les autres donnent des réponses, envoient des photos… »
« Le CLTB m’a permis d’avoir un logement de qualité, de me sentir en sécurité. Avant, le propriétaire se foutait de tout. Maintenant, je veux bien que les gens viennent me rendre visite. (…) Le CLTB, c’est comme une famille. Moi, si vous voulez, je peux vous amener là-bas. »
Partenaires du projet Indépendance : asbl La Rue et asbl Convivence.